Le Partage du Dharma

by Les Soeurs et les Frères du Village des PruniersAugust 8, 2023

Le partage du Dharma est une occasion de bénéficier des expériences et des réalisations les uns des autres. C’est un moment dédié au partage de nos expériences, de nos joies, de nos difficultés et de nos questions relatives à la pratique. En pratiquant l’écoute profonde pendant que les autres écoutent, nous participons à l’établissement d’un climat calme et réceptif. En apprenant à parler de nos joies et difficultés dans la pratique, nous contribuons à la compréhension collective de la Sangha.

Nous vous demandons de partager sur vos expériences personnelles de la pratique plutôt que de parler d’idées ou de sujets théoriques. Nous réaliserons peut-être que beaucoup d’entre nous partagent des difficultés et des aspirations similaires. En prenant le temps de s’asseoir, écouter et partager ensemble, nous reconnaissons les liens profonds qui nous unissent.

 

Conseils pour pratiquer le partage du Dharma



Pratiquer l’écoute profonde et la parole aimante et consciente

Bien que nous ayons l’intention d’écouter profondément, notre esprit peut s’égarer. Il se peut que nous soyons d’accord ou pas d’accord, que nous ressentions de l’agitation, que nous ayons envie de répondre, ou que nous partions dans nos pensées. Si nous gardons la pleine conscience de nos pensées et de notre discours intérieur, nous pouvons choisir de revenir et d’apporter notre présence à la personne qui parle.

Nous essayons d’éviter les discussions théoriques ; nous parlons du fond du cœur, sur des sujets qui jaillissent de notre vie et de notre pratique. Cela implique de parler d’une manière responsable, qui puisse bénéficier aux autres comme à nous-même, de parler avec amabilité, d’une voix claire et audible pour tout le monde, en ayant conscience de la manière dont notre regard et notre visage exprime notre attention, par exemple en répondant par un sourire de temps en temps. Ainsi, tout le groupe bénéficie des réalisations des autres et de leur expérience directe de la pratique.

Pour maintenir une ambiance paisible, il peut être bon de prendre trois respirations avant de parler afin de laisser le temps à tout le groupe de recevoir le partage précédent.

 


S’incliner

Avant de parler, nous pouvons joindre nos mains et nous incliner. En nous inclinant, nous exprimons que nous souhaitons prendre la parole. La Sangha s’incline pour signifier que nous sommes prêts à écouter profondément. Quand nous avons terminé, nous nous inclinons à nouveau pour le signifier. Savoir que l’on ne nous interrompra pas crée un environnement sécurisant et harmonieux.

 


Éviter de donner des conseils, même sollicités

En règle générale, il est utile de toujours parler en « je » plutôt qu’en « tu ». En parlant de notre propre expérience, nous ne risquons pas de donner des conseils aux autres. Si quelqu’un demande conseil et qu’une pratique avec laquelle nous avons travaillé nous vient à l’esprit, nous pouvons partager notre expérience.

 


Tous les propos sont confidentiels

« Ce qui se dit ici reste ici. » La confidentialité renforce la sécurité dans le groupe et aide à éviter les ragots. Une fois le partage du Dharma terminé, si nous voulons parler à quelqu’un de ce qu’elle a partagé, nous lui demandons d’abord s’il est d’accord. Parfois, la personne voudra en parler plus longuement et c’est une manière respectueuse de se rendre disponible pour elle.

 


Parler avec pleine conscience

Nous veillons à parler avec pleine conscience, ni trop ni trop peu par rapport au nombre de participants. Cela permet à chacune de parler et de profiter de la sagesse de la Sangha. Vers la fin du partage, la personne qui facilite peut proposer aux personnes qui n’ont pas partagé de le faire si elles le souhaitent, et peut aborder certaines questions qui sont restées sans réponse.

 


Partager avec l’ensemble du groupe

Nous partageons avec l’intention que nos propos bénéficient à toutes les personnes présentes. Nous ne nous engageons pas dans une conversation avec une personne en particulier. Si nous posons une question, nous la posons à tout le groupe, et si nous répondons à une question, nous nous adressons à tout le groupe, pas seulement à la personne qui l’a posée. Lorsque nous posons une question, nous n’attendons pas une réponse immédiatement. Un autre sujet pourra être abordé, et une réponse sera donnée quand quelqu’un se sentira prêt. En revanche, si une question n’a pas trouvé de réponse avant la fin du partage, la personne qui facilite y répondra au mieux de ses capacités.

 


Émotions fortes

Nous pouvons inviter la cloche pour faire une pause et créer de l’espace lorsque des émotions fortes font surface (jugement de soi-même ou des autres, frustration, impatience, exclusion, colère, etc.). Cela peut se faire à la fin d’un partage ou spontanément, si nécessaire.